Marcellin (296 - 304)
29e Pape de l'Eglise Catholique
Dernière mise à jour : dom. 16 fev. 2020 - 08:51
Saint Marcellin, Romain d’origine, gouverna l’Église pendant huit ans, de 295 à 304. À cette époque, la persécution de Dioclétien contre les Chrétiens fut si acharnée, qu’en un mois, dix-sept mille Chrétiens de tout sexe et de tout âge furent immolés en diverses provinces.
Un grand nombre de Chrétiens se laissèrent gagner par les menaces ou les promesses ; un pape, même eut la faiblesse de se laisser circonvenir, mais il répara ensuite sa faute en s’offrant lui-même au martyre : ce fut saint Marcellin.
Il serait né à Rome. La période où il devint évêque de Rome fut dure pour l'Église. L'empereur Dioclétien (284-305) reprit la persécution contre les chrétiens et décréta le 23 février 303 des sacrifices obligatoires aux dieux de l'Empire et la destruction d'églises et livres sacrés. Il paraît que Marcellin eut un comportement de faiblesse qui parvint même plus tard aux oreilles d'Augustin, évêque d'Hippone, lequel, embarrassé, essaya de le disculper face aux accusations des donatistes qui se servirent de ce fait pour attaquer Augustin lui-même. D'après ces accusations, Marcellin aurait remit des livres saints aux autorités, probablement en mai 303. Il semble également avoir offert de l'encens aux dieux. C'était un comportement d'apostasie. Selon le Liber pontificalis, il se repentit de sa faiblesse quelques jours après; et il aurait été décapité. Mais le pape Damase 1er le passa complètement sous silence lorsqu'il composa ses hommages en vers à ses prédécesseurs. Grâce au récit de sa décapitation sur l'ordre de l'empereur, il finit par être vénéré comme martyr. Son nom se trouve inscrit dans le Canon de la messe.
Urbain, le pontife païen du Capitole, vint le trouver Marcellin. La discussion s’engagea entre eux sur la question de savoir si c’était un grand crime de brûler de l’encens en l’honneur des dieux :
« —Votre Christ, dit le païen, ne reçut-Il point à Son berceau l’encens des mages ? Brûler de l’encens aux dieux est donc, même d’après vous, un hommage légitime.
« —Les mages, dit saint Marcellin, n’offraient point l’encens à une idole vaine, mais au vrai Dieu.
« —Voulez-vous, reprit Urbain, venir un de ces jours au palais de l’empereur ? En sa présence je répondrai à vos objections sur ce point. »
Saint Marcellin y consentit, et le jour venu, prenant la parole devant Dioclétien, il lui dit :
« —Pourquoi semer l’univers de deuil et de carnage, et cela pour un culte faux et superstitieux comme celui de vos idoles ? Pourquoi forcer les Chrétiens, sous peine de mort, à brûler de l’encens devant des statues muettes ? »
Dioclétien espérant, par une feinte douceur, gagner l’esprit de saint Marcellin, et, par lui, obtenir la soumission de tous les Chrétiens de Rome, lui dit :
« —Je reconnais, Marcellin, ta sagesse et ta prudence ; tu es peut-être destiné à changer en amitié fidèle la haine que je portais jusqu’ici au nom chrétien. Viens, et que tout le monde soit témoin de notre réconciliation. »
L’empereur se fit suivre alors du souverain pontife au temple de Vesta ; mais les trois prêtres et les deux diacres qui accompagnaient saint Marcellin refusèrent d’entrer et coururent raconter au clergé romain le triste événement qui menaçait de se produire. Une foule de Chrétiens, accourue au temple pour voir ce qui se passait, vit saint Marcellin, trompé par les fausses paroles de Dioclétien, jeter de l’encens sur le trépied de la déesse et recevoir les félicitations de l’empereur. Mais cette faiblesse lui coûta bien des larmes.
Une fois libre, rentrant en lui-même, nouveau Pierre, après avoir trahi son Maître, il résolut d’expier grandement sa faute. Il parut, couvert d’un cilice, au concile de Sinuesse (en Campanie), et reconnut que, sans avoir sacrifié aux dieux, il avait laissé tomber quelques grains d’encens sur le trépied :
« —J’ai péché devant Dieu et devant vous » s’écria-t-il en présence des évêques, et il signa lui-même sa condamnation. Mais on vit, peu de jours après, saint Marcellin reparaître devant l’empereur et lui reprocher sa perfidie. Pour toute réponse l’empereur le fit décapiter.
C’était en l’an 304, Dioclétien, Galère, Maximien et Constance Chlore étant empereurs (régnant en tétrarchie).
Marcellin est vénéré par l'Église comme saint et est fêté le 2 juin.
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