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Simbolismo >> Simbolismo Abeja

Simbolismo Abeja

Etymologie et vocabulaire

Le mot abeille vient de l’ancien provençal abelha, du latin apicula, diminutif d’apis. C’est au XVIe siècle qu'il remplace l’expression « mouche à miel »[1]. Les abeilles produisent le miel et la cire. Leur élevage est l’apiculture et les éleveurs sont des apiculteurs. On nomme couvains leurs œufs. Ils sont pondus uniquement par la reine. Le nid peut-être constitué de milliers de cellules hexagonales, les alvéoles, collées les une aux autres et qui renferment les jeunes abeilles aux différents stades de leur croissance (oeufs, larves, nymphes). Le pain d’abeille est fait de pollen mêlé de miel et constitue la nourriture des larves et des nymphes. Les futures reines sont, quant à elles, nourries exclusivement de gelée royale. Le peloton d’abeilles est le nom que l’on donne à l’essaim accroché à une branche d’arbre.

 

Les abeilles dans l’histoire

En 1653, on découvrit, à Tournai, dans l’actuelle Belgique, le tombeau de Childéric 1er, roi des Francs saliens et père de Clovis. Parmi les nombreux artéfacts se trouvaient une trentaine d’insectes d’or et d’émail [2] — certains disent 300 — qui peut-être avaient constellé le manteau du roi défunt. La science du XVIIe siècle y distingua des abeilles et avec elles un symbole de souveraineté. Le trésor de Childéric fut offert à Louis XIV par Léopold 1er (du saint Empire). Conservé à la Bibliothèque Royale depuis le début du XVIIIe siècle, il fut volé en 1831. On ne retrouva que deux exemplaires des joyaux en forme d’abeilles. De nos jours, les spécialistes ne sont plus tout à fait certains qu’il s’agisse d’insectes mellifères. On peut, en effet, y voir des mouches, des cigales, et même des hannetons [3], mais la corrélation entre abeilles et Mérovingiens perdure. Napoléon Bonaparte à beaucoup contribué à la persistance de cette croyance en prenant l’insecte butineur comme l’un des emblèmes de l’Empire, l’autre étant l’aigle. L’aigle le rattachait à Charlemagne et à l’empire carolingien ; les abeilles aux mérovingiens, la plus ancienne dynastie de France [4]. Le jour de son sacre, le semis d’abeilles supplanta le semis de fleurs de lys des armoiries des rois. De royale, l’abeille devint impériale.

 

Héraldique

Vulson de la Colombière qui, dans la Science Héroïque (1644) aborde l’héraldique d’un point de vue symbolique, présente l’abeille comme symbole de vertu et voit dans l’essaim et la ruche l’incarnation de l’ « obéissance que les peuples sont obligés de rendre à leurs rois »[5]. Elles symbolisent  aussi l’éloquence car ce qui sort d’elles, le miel, est doux et agréable. Il est dit qu’elles firent jadis du miel sur la bouche de Platon, de Pindare, et de saint Ambroise de Milan. Enfin, elles sont symbole de chasteté et de virginité. C’est pourquoi on utilise leur cire pour la confection des cierges qui brûlent dans les églises à l’occasion des services divins. Si on leur attribue une si grande pureté, c’est sans doute parce qu’elles sont censées ne se nourrir que du parfum des fleurs et ne  pas connaître la sexualité. En effet, on a longtemps cru par le passé que les abeilles, asexuées, naissaient spontanément des entrailles de la terre ou de la décomposition d’animaux morts, ou encore que leurs œufs provenaient du butinage des fleurs [6]. On pensait aussi que la reine était en fait un roi, donc incapable d’enfanter. Virgile, dans les Géorgiques, livre IV, chante ces abeilles qui « ne s’adonnent point à l’amour, qui ne s’énervent pas dans les plaisirs, et ne connaissent ni l’union des sexes,  ni les efforts pénibles de l’enfantement »[7].

Mgr Freppel, évêque d’Angers de 1870 à 1891 porte pour armoiries d’azur à l’abeille d’or. Devise : Sponte favos oegre spicula, « Volontiers son miel, à regret son dard ». Urbain VIII, pape de 1623 à 1644, porte d’azur à trois abeilles d’argent posées 2 et 1. En 1808, les Grands dignitaires de l’Empire napoléonien portent obligatoirement sur leurs armes un chef d’azur (partie supérieure du blason) semé d’abeilles d’or.

 

Traditions et croyances antiques

Les idées symboliques d’ordre, d’industrie, de charité que l’on rattache de nos jours à l’abeille sont relativement récentes. Pour les anciens, elle est avant tout un emblème de résurrection et d’immortalité [8], ainsi qu’un symbole solaire. En Egypte, elles seraient nées des larmes de Ré [9] et est associé au roi de la Basse-Egypte, bîty qui désigne également l’apiculteur [10].

Ouvrières laborieuses, innombrables et organisées, elles travaillent tant sur le plan temporel que sur le plan spirituel. Par leur vol, elles relient la terre au ciel et symbolisent les âmes dans leur migration (âmes des morts) ou leur élévation (âmes des initiés). L’égyptologue Alexandre Moret signale une abeille sculptée dans les stucs d’un monument et accompagnant un fœtus entouré d’épis [11]. Conjuguée avec les épis, est-elle un symbole de fertilité ? Ou l’abeille nourricière va-t-elle (re)donner la vie au fœtus ? Si le miel nourrit les vivants, il est aussi symbole d’immortalité et de résurrection dans tout le monde antique. On l’offrait aux mânes des morts pour leur assurer une protection dans l’au-delà. Hérodote et Strabon rapportent qu’en Assyrie, on enduisait de cire les corps des notables défunts avant de les ensevelir sous le miel [12]. Glaucus fils de Minos et de Pasiphaé, tombé mort dans une cuve, revient à la vie après que ses lèvres aient été en contact avec le miel dans lequel il gisait [13]. 

Chez les Celtes, l’insecte mellifère est une manifestation de la déesse Mère Henwen qui enfanta un grain de blé et une abeille. Le miel est l’un des ingrédients de la boisson des dieux, l’hydromel, et confère à l’insecte qui le conçoit le statut particulier qu’ont les créatures divines [14].

Dans le monde gréco-romain, l’abeille est également assimilée à la déesse Mère dont Déméter, Cérès pour les latins, déesse vierge du blé, et Artémis sont des représentations. L’abeille est un des attributs d’Artémis d’Ephèse représenté sur les statues polymastes de la déesse, et l’insecte figure de façon continue au long des siècles sur les monnaies éphésiennes [15].

On lui porte depuis la nuit des temps un rôle initiatique et liturgique. A Eleusis et à Ephèse, les prêtresses de Déméter et d’Artémis portent le nom d’« abeilles ». Le grand-prêtre de l’Artémision d’Ephèse, qui par sa consécration devenait parèdre d’Artémis, était dit « seigneur des abeilles »[16]. A Delphes, la Pythie était parfois appelée « l’abeille delphique »[17]. Apollon, le frère d’Artémis, envoya aux Hyperboréens le deuxième temple de Delphes. Celui-ci avait été façonné par des abeilles [18]. Dans l’Iliade, Homère qualifie les Amazones d’abeilles belliqueuses. Artémis en était la reine [19].

Le serpent et l’abeille sont analogues sur le plan symbolique, et complémentaires. Le serpent symbolise l’esprit, l’abeille l’âme. Tout deux sont de nature ignée, ils piquent et inoculent le feu dans la chair. Le serpent Python est une incarnation de la Terre et son nom signifie « putréfaction féconde ». Or l’abeille, dans l’antiquité, était censée naître de la putréfaction d’un animal, lion ou taureau (animaux solaires) et, comme le serpent, elle sortait des cavités de la terre [20]. De même, si l’abeille s’envole, le serpent quant à lui, se hisse dans l’arbre du milieu du jardin d’Eden ou le long du caducée, deux symboles du pôle, l’axe qui relie la Terre au Ciel.

 

L’abeille dans le christianisme

En hébreu, le mot pour dire abeille possède la même racine que dabar, la « parole »[21], raison pour laquelle les kabbalistes rapprochent l’abeille et le bourdonnement de la ruche du Verbe créateur. Au Moyen Âge, on parle du « chant » de l’abeille, chant véritablement sacré puisque que l’abeille porte en elle une parcelle de l’Intelligence divine [22]. Rassemblées en essaim ou dans une ruche, ces milliers de parcelles se trouvent reliées entre elles pour ne former qu’un seul corps — le corps mystique du Christ — dont la tête est le roi (la reine). L’ensemble est une allégorie de l’Eglise qui, selon l’enseignement de saint Paul, possède à sa tête le Christ-Roi. La communauté des abeilles est donc un symbole de retour à l’unité et de réunification.

De double nature, du fait qu’elle fabrique le miel et qu’elle pique, l’abeille personnifie le Christ aux douces paroles ou au contraire, le Christ-Juge de la fin des temps. Elle est aussi un des symboles de la Vierge Marie [23].

 

Nombre

L’abeille possède six pattes et son abdomen est divisé en six segments. Le nombre 6 lui est attribué [24] du fait aussi que les alvéoles de cire qu’elle fabrique sont hexagonales. L’hexagone est la figure géométrique dans laquelle peut s’inscrire une étoile à six branches, symbole du macrocosme, du divin et du spirituel.

 

Notes et références

__________________________________

 

[1] Henri Normand, Dictionnaire des symboles universels, Dervy, Paris, 2005, tome 1.

[2] Michel Pastoureau, les emblèmes de la France, Bonneton, Paris, 1998, p. 17.

[3]  Ibid. p. 18.

[4] Ibid. p. 17

[5] Vulson de la Colombière / Frédéric Luz, la symbolique du blason, la Place royale, Paris, 1991, p. 125.

[6] Hans Hermann, Michel Cazenave, Encyclopédie des symboles, Librairie générale française, Paris, 1996.

[7] Louis Charbonneau-Lassay, Le bestiaire du Christ, Albin Michel, Paris, 2006, p. 865.

[8] Ibid. chap. 119.

[9]  Jean Chevalier, Alain Gheerbrant, Dictionnaire des symboles, Robert Laffont / Jupiter, Paris, 1982

[10] Henri Normand, dictionnaire des symboles universels, op. cit.

[11] Ibid.

[12] Ibid.

[13] Ibid.

[14] Henri Normand, op. cit.

[15] Jacques Bonnet, Artémis d’Ephèse et la légende des sept dormants, Geuthner, Paris, 1977, pp. 34-35.

[16] Ibid. p. 35

[17] Ibid.

[18] Ibid.

[19] Ibid. p. 35.

[20] Ibid. p. 34.

[21] Roger  Richard, Dictionnaire maçonnique, Dervy, Paris, 2002 ; Jean Chevalier, Alain Gheerbrant, Dictionnaire des symboles, op. cit. ; Jacques Bonnet, Artémis d’Ephèse…op. cit. ; Henri Normand, Dictionnaire des symboles universels, op. cit.

[22]  Jean Chevalier, Alain Gheebrant, Dictionnaire des symboles, op. cit.

[23] Encyclopédie des symboles, op. cit.

[24] Henri Normand, Dictionnaire des symboles universels, op. cit., tome 1.

 

 

 

 

 
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